En quelques années, le kitesurf se révèle à Dakhla et déjà des habitués
Dakhla, Depuis quelques années, la baie de Dakhla est associée, au Maroc comme à l’étranger, à la pratique du kitesurf, un sport qui s’est très vite développé dans cette zone aux vents réguliers favorables, attirant des professionnels internationaux de la discipline mais aussi des débutants.
L’engouement des touristes pour ce sport, conforté par la création d’un championnat de la discipline, a été tellement encourageant que d’aucuns veulent d’ores et déjà capitaliser sur cette vocation pour aller encore plus loin dans la promotion de la destination, axée sur le sport nature, que ce soit du kite ou du raid aventure.
L’initiative “Sahraouiya”, raid solidaire féminin qui se tient du 16 au 23 avril au bord du Lagon de Dakhla, entre mer et désert, s’inscrit dans cette logique, tout en misant sur le tourisme durable et citoyen. Et les effets d’entraînement sont déjà là. L’une des participantes est d’ailleurs une habituée de Dakhla, d’abord pour la pratique du kitesurf.
Pour sa première participation à cet événement multisports combinant trail, course de nuit, bike and run, course d’orientation, canoe et épreuves surprises, la jeune française Isabelle Fabre entre dans la compétition pour son propre plaisir certes mais aussi pour prospecter la possibilité d’y ramener d’autres amies de son groupe niçois de course à pied 100 pc féminin.
De nombreux touristes actuellement en séjour dans la région partagent la passion d’Isabelle pour le kitesurf sur les vagues de la baie de Dakhla.
Depuis 2003, la ville accueille les kitesurfeurs du monde entier grâce aux différents articles parus dans les plus grands magazines , vantant les spots exceptionnels de la région. Chaque année, les plus grands kitesurfeurs vont s’y entraîner. L’eau reste tout au long de l’année à une température très douce : 25 °C. Les surfeurs viennent y passer les trois mois d’hiver. Le spot de Foum Labouir est très réputé pour sa ligne droite parfaite et particulièrement longue. Il existe actuellement cinq écoles de sports nautiques qui accueillent chaque année un total de 3 000 touristes sportifs.
“C’est le meilleur endroit pour s’initier et même s’aguerrir dans la pratique du kitesurf. L’avantage c’est l’étendue plate où on a toujours pied à l’eau, ce qui représente un avantage en termes de sécurité”, a confié à la MAP Maryse, une avocate de Montpellier.
Plusieurs agences incluent désormais Dakhla comme destination de kitesurf au regard de la proximité et du coût relativement bas par rapport à d’autres destinations, a-t-elle expliqué.
Cette quadragénaire était déjà venue l’année dernière avec son compagnon, un habitué de la destination. Cette fois-ci, elle a ramené son fils de 7 ans.
“C’est un endroit apaisant où on se sent bien”, a-t-elle dit.
Henry est un surfeur qui fréquente le site depuis 2009. Il a pu constater l’évolution depuis. “C’est l’un des plus meilleurs sites du monde. La qualité du vent est très régulière toute la journée, ce qui fait que les surfeurs du monde entier veulent venir ici. C’est vraiment une des meilleures destinations aujourd’hui”, a relevé ce Casablancais qui vient parfois jusqu’à 7 à 8 fois par an.
Dès qu’il peut, il s’y rend avec sa fille et son fils aujourd’hui âgés de 30 et 25 ans.
L’hôtelier Driss Senoussi, également initiateur du championnat du kitesurf lancé en 2009 à Dakhla, focalise son activité autour de ce sport, assurant que son établissement attire tout au long de l’année une clientèle internationale, de tous les pays du monde, avec des pics durant l’été et les vacances.
“Le climat est bon toute l’année, c’est ça l’intérêt”, a noté l’opérateur qui fait état d’un taux de retour en évolution, y compris pour le tourisme interne, avec une durée de séjour moyenne de 5 jours.
Cette performance a été rendue possible, selon lui, notamment grâce à la mise en place d’une desserte quotidienne au niveau de l’aéroport de Dakhla, “ce qui est bien mais ce qu’on attend maintenant c’est un direct Europe-Dakhla. Cela devrait donner un coup de boost pour le tourisme dans la région”, a-t-il dit.
Cette dynamique suscite en revanche des inquiétudes s’agissant du défi de préservation de l’environnement. “Il faut que tout le monde se mobilise pour préserver le lagon et la dune blanche, parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui viennent et donc l’impact humain se fait sentir. Il faut qu’on prenne des dispositions importantes pour garder ce bijou car on pourrait le détruire en quelques années”, a conclu M. Senoussi.